Le syndrome des ovaires polykystiques sort progressivement de l’ombre. Cette pathologie qui toucherait une femme sur 7 peut avoir de lourdes conséquences sur la qualité de vie tout en augmentant les difficultés à concevoir. Nous faisons le point sur cette pathologie encore méconnue.
Qu'est-ce que le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) ?
Le syndrome des ovaires polykystiques est une pathologie chronique gynécologique et endocrinienne. Elle se caractérise par la production excessive d'hormones “masculines” : les androgènes. Ce trouble hormonal porte le nom d’hyperandrogénie.
Les causes du SOPK ne sont pas clairement définies et seraient multifactorielles en provenant d’un dysfonctionnement ovarien et central (centre hypothalamo-hypophysaire dans le cerveau).
Quels sont les symptômes du Syndrome des Ovaires Polykystiques ?
Le SOPK peut occasionner différents symptômes du cycle menstruel : douleurs abdomino-pelviennes avant ou pendant les règles (dysménorrhées) ou lors des périodes d’ovulation, règles irrégulières, absence de règle (aménorrhées). Elle peut aussi entraîner des douleurs profondes lors de la pénétration (dyspareunie). Le syndrome hyperandrogénique, peut être à l’origine d’une prise de poids, d’acné ou encore d’une pilosité excessive au niveau du visage, de la poitrine ou des bras (hirsutisme). Les femmes atteintes du SOPK peuvent aussi présenter une alopécie c'est-à-dire une perte de cheveux.
Enfin, chez certaines patientes, le SOPK peut entraîner des troubles métaboliques comme l’émergence d’un diabète de type 2.
Comment diagnostiquer le SOPK ?
Le diagnostic du SOPK est réalisé, dans un premier temps, sur la base de l’observation des symptômes. Certains examens permettent de confirmer la suspicion de ce diagnostic :
- L'échographie pelvienne peut mettre en évidence une multitude de “kystes” ou de petits follicules (sorte de petits nids qui contiennent les ovules et permettent l’ovulation en temps normal) dans les ovaires leurs donnant un aspect “polykystiques”.
- Un bilan hormonal permet de doser les différentes hormones : FSH, LH, androgènes ainsi que d’autres hormones telles que la progestérone et les hormones thyroïdiennes.
- Enfin, le bilan biologique permet de contrôler les paramètres indiquant un éventuel trouble métabolique : hypercholestérolémie, hyperglycémie etc.
Quelles sont les conséquences du Syndrome des Ovaires Polykystiques sur la fertilité ?
Le SOPK est à l’origine de troubles de l’ovulation voire d’une absence d’ovulation pouvant donc entraîner une infertilité.
Ovaires Polykystiques, quel est le rôle de l'alimentation ?
L’Hyperandrogénie est un facteur de risque au surpoids et au développement d’une résistance à l’insuline (hormone régulatrice de la glycémie) pouvant occasionner un diabète de type 2. Afin de lutter contre ces facteurs de risques, il est souvent recommandé de mettre en place des règles hygiéno-diététiques. Les régimes drastiques supprimant les sources de lipides et de sucres ne sont cependant pas conseillés. Les objectifs peuvent être définis, pour chaque patiente, avec un nutritionniste afin d’adapter l’alimentation qui doit être diverse, équilibrée et soutenue par la mise en place d’une activité physique.
En cas de surpoids, une perte de masse graisseuse peut suffire à diminuer certains symptômes de l’hyperandrogénie tels que l’hirsutisme (excès de pilosité chez la femme sur des zones plutôt masculines) ou l’acné.
Prévention et traitement du syndrome des ovaires polykystiques
Les traitements médicamenteux :
À ce jour, il n’existe pas de traitement curatif du syndrome des ovaires polykystiques et la prise en charge repose essentiellement sur des stratégies hormonales en première intention telle que la pilule oestroprogestative afin de réduire les symptômes douloureux. En deuxième intention, la pilule peut être complétée par la prise d’un anti-androgène afin d’agir sur l’acné et la pilosité.
Dans le cadre du SOPK, il est possible d’avoir recours à l’aide médicale à la procréation (AMP). Un bilan de fertilité est alors effectué afin d’éliminer toutes autres causes éventuelles d’infertilité. Il est alors recommandé d’effectuer un spermogramme du co-parent. À la lumière de ce bilan, un protocole d’AMP peut alors être défini.
L’induction ou stimulation ovarienne :
L’objectif de la stimulation ovarienne est de déclencher l'ovulation. Il existe différents protocoles qui seront définis par l’équipe soignante en fonction de la situation de la patiente. Elle augmente significativement les chances d’obtenir une grossesse spontanée.
La chirurgie ovarienne :
Le drilling est une chirurgie ovarienne qui consiste en la perforation des ovaires afin de faciliter l’ovulation. Ce geste chirurgical est réalisé en coelioscopie c’est-à-dire par l’insertion des instruments chirurgicaux et d’une caméra dans de petites incisions réalisées au niveau de l’abdomen.
La FIV :
La fécondation in vitro (FIV) consiste en une stimulation ovarienne suivie d’un prélèvement des ovocytes. Ils seront ensuite mis en contact avec les spermatozoïdes et les embryons obtenus seront transférés dans la cavité utérine. C’est une technique de dernière intention.
Afin d’améliorer la qualité de vie et les chances de concevoir, la recherche doit progresser afin de nous permettre de mieux comprendre les mécanismes du SOPK et de développer des stratégies thérapeutiques efficaces.
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