Être aidant et salarié n’est jamais simple
Lorsque l’aide à un proche s’ajoute au travail, on observe un risque de décrochage professionnel. Le stress et la fatigue s’accumulent. Les journées sont trop courtes pour tout accomplir. La disponibilité prime sur la carrière. On en oublie de construire son propre avenir.
Proposez d’aménager son temps de travail
Face à ces difficultés, vous pouvez demander de réduire votre temps de travail ou d’aménager vos horaires. Il faut bien préparer sa demande, car rien n’est obligatoire pour l’employeur. Montrez que votre souci premier est de maintenir la qualité de votre travail. Consultez également votre convention collective. Certaines grandes entreprises mettent en place des programmes d’accompagnement des aidants.
Bénéficiez de congés si vous êtes aidants salariés
Il existe des congés spécifiques accessibles aux aidants sous certaines conditions :
- Le congé de solidarité familiale pour s’occuper d’un proche en fin de vie. Ce congé dure 3 mois. Il est renouvelable une fois sur une période allant jusqu’à 6 mois. Il peut être pris à temps complet, partiel ou fractionné. Le salarié n’est pas rémunéré par son employeur durant sa période de congé. Pour compenser cette perte de salaire, la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) verse pendant 21 jour une allocation journalière. Pour cela, 2 conditions : l'aidant et la personne malade sont de la même famille et l’accompagnement se fait à domicile.
- Le congé de proche aidant pour assister un proche très dépendant du fait d’un handicap ou de son âge avancé. D’une durée de 3 mois, il est renouvelable dans la limite d’un an. Le salarié ne perçoit aucune rémunération, sauf disposition conventionnelle particulière.
- Le congé de présence parentale pour assister un enfant de moins de 20 ans gravement malade ou handicapé nécessitant une présence soutenue. Au total, l'aidant a droit à 310 jours de congés par enfant, pris sur une période de 3 ans. La Caisse d’Allocations Familiales (CAF) verse au salarié une Allocation Journalière de Présence Parentale (AJPP) pour chaque jour de congé.
- Le don de jours de repos : un salarié renonce à tout ou partie de ses jours de repos non pris au profit d'un collègue parent d’un enfant gravement malade, ou ayant le statut de proche aidant. Ce don de jours de repos permet au salarié qui en bénéficie d'être rémunéré pendant son absence.
Devenir salarié aidant
Parfois, la charge est trop lourde et on est contraint de quitter son travail. Vous pouvez alors obtenir le statut de salarié aidant.Vous êtes rémunéré par votre proche dépendant grâce à l'Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) ou la Prestation de Compensation du Handicap (PCH). Vous conservez ainsi des droits sociaux et cotisez pour la retraite. Vous avez le droit à des formations et à la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE).
Témoignage
Pour 75% des aidants, le rôle d’aidant provoque de la fatigue et du stress.
Je jonglais entre le travail, ma famille et mon père malade, en parant au plus pressé. A force de stress, je dormais mal. J’ai cumulé 3 arrêts de travail en 2 mois : c’était un signal d’alerte. En rencontrant d’autres aidants, j’ai appris à mieux organiser les aides disponibles. Depuis, j’ai moins l’impression d’être pris au dépourvu. J’arrive à planifier mes journées, sans léser personne.
Pierre, 52 ans, aidant auprès de son père
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